Séminaire de la Chaire électorale - 30 janvier

Buy-in for Buyouts: Attitudes Toward Compensation for Reforms

Vincent Arel-Bundock - Professeur Agrégé à l'Université de Montréal

Les réformes politiques sont souvent bloquées par des groupes d'intérêts qui exercent des pressions pour bloquer des changements qui profiteraient à la majorité. Une réponse politique peu étudiée consiste à indemniser le groupe récalcitrant en échange de l'acceptation de la réforme. Nous appelons ces systèmes de compensation de masse des rachats publics. Après avoir exposé les arguments théoriques pour et contre les rachats, nous concevons une série d'enquêtes expérimentales pour évaluer les déterminants du soutien du public aux rachats liés à deux réformes - l'abandon progressif de l'énergie du charbon et la simplification de la déclaration d'impôts - toutes deux soutenues par des groupes d'intérêt. La partisanerie semble systématiquement liée aux attitudes à l'égard des rachats, tout comme la conception du programme : les rachats sont beaucoup plus populaires lorsqu'ils ciblent les travailleurs individuels plutôt que les entreprises. Pourtant, la principale objection aux rachats est d'ordre normatif : l'" aversion morale " des individus à l'égard de l'indemnisation des acteurs qui empêchent la mise en œuvre de réformes bénéfiques domine d'autres préoccupations importantes, comme le risque moral. Nos résultats mettent également en évidence un problème de crédibilité contrariant : ceux qui soutiennent la réforme sont également favorables au renoncement à la compensation une fois la réforme adoptée. Les bénéficiaires peuvent donc avoir raison de craindre les revirements de politique. Les rachats peuvent être un moyen démocratiquement viable d'adopter des réformes bénéfiques qui ont été bloquées pendant des décennies, mais leur conception s'avère décisive.

Ce contenu a été mis à jour le 26 janvier 2023 à 9 h 39 min.