Séminaires des chairs électorales - 23 février

Des motivations fluctuantes ? Les électeurs infèrent un engagement crédible à partir des changements de politique.

 

Love Christensen (chercheur postdoctoral, Université d’Aarhus)
Pablo Fernández Vázquez (professeur associé, Université Carlos III de Madrid)

 

En fonction de la compétition électorale, les partis peuvent se trouver contraints de modifier leurs positions. Même si ces changements sont motivés par des préoccupations politiques de fond, ceux-ci peuvent être considérés par les électeurs comme relevant d’une stratégie électorale de récupération des voix, ce qui nuit à la crédibilité de la position du parti. Quels changements de politique les partis peuvent-ils apporter sans nuire à leur crédibilité ? Nous avançons que les électeurs utilisent la direction du changement de politique comme signal pour savoir si un parti est motivé et engagé envers une politique, et pas seulement pour gagner des sièges. Le basculement vers une position politique impopulaire est un signal coûteux de motivations fondées sur des principes, tandis que le basculement vers une position populaire signale des motivations opportunistes. Nous testons notre théorie à l’aide d’enquêtes expérimentales portant à la fois sur des partis hypothétiques et sur le cas réel du changement de position des sociaux-démocrates sur la question de l’immigration en Suède. Nous constatons que les changements de politique signalent les motivations et l’engagement de la manière attendue, mais que les effets sur l’engagement sont moins prononcés dans le cas réel. Cette étude va à l’encontre de la notion de mobilité spatiale sans frais (« costless spatial mobility ») et aide à expliquer l’effet limité de l’accommodation à l’extrême droite et la stabilité de l’appropriation des enjeux (« issue ownership »).

 

Contactez Semih Çakır si vous souhaitez assister à la présentation.

 

Ce contenu a été mis à jour le 10 mars 2022 à 10 h 50 min.